Samedi 9 Novembre 2019 se remémorera toujours comme une date de fête et de joie dans l’Archidiocèse de Gitega. Une solennité tridimensionnelle a réuni la famille diocésaine au tour de son Pasteur, en présence du Nonce Apostolique au Burundi pour entonné « Gloria Dei » comme jamais ! L’archidiocèse célébrait en même temps son 60ème anniversaire d’existence, la conclusion du Synode diocésain qui venait de durer 10 ans et l’ouverture de l’Année Pastorale 2019-2020.
Très tôt le matin, les tambourinaires de Higiro étaient déjà au siège du diocèse, devant l’Eglise Cathédrale Christ Roi de Mushasha où allait se dérouler toutes les cérémonies. L’ambiance festive invitait tous à la réjouissance. Les fidèles, les consacrés et les Prêtres confluaient de toute part charmés du rendez-vous ! Des invités de marques dont Monseigneur Joachim Ntahondereye, Evêque du Diocèse de Muyinga et Président de la Conférence des Evêques Catholiques du Burundi, l’Archevêque de Bujumbura, Monseigneur Gervais Banshimiyubusa, Monseigneur Blaise Nzeyimana, Evêque de Ruyigi, et Mgr Stanislas Kaburungu, Evêque Emérite de Ngozi, participèrent également à l’heureux événement.
C’est à 9h30 que commença la procession pour la Messe de circonstance. Un mot d’accueil a été prononcé par son Excellence Monseigneur Simon NTAMWANA souhaitant la bienvenue aux invités en présence. Après, son vicaire général, Monseigneur Nestor NIYOKINDI, a relaté l’historique de l’Archidiocèse. « Gitega a été érigé canoniquement comme Archidiocèse le 10 Novembre 1959 par sa sainteté le pape Jean XXIII », notifiait-il. Dès cette date, désormais trois vicariats apostoliques : Gitega, Ngozi et Bujumbura constituaient l’Eglise Catholique du Burundi. Le primat fut été donné à Gitega, devenu déjà en 1936 (après Mugera), siège du Vicaire Apostolique de l’URUNDI et les diocèses de Ngozi et Bujumbura lui furent des diocèses suffragants.
La messe entamée, les enfants du Centre Rumuri de Mushasha ont chanté d’abord l’hymne du jubilé suivi du Gloria. Dans son homélie, l’Archevêque de Gitega a d’abord fait remarquer le caractère extraordinaire de ce jour pour l’Eglise-famille de GITEGA. « C’est une belle occasion pour rendre grâce au Seigneur pour le don l’Eglise Locale, le même Seigneur Dieu qui la tient dans ses mains et qui a gardé sains et saufs tous ceux qui ont siégé au synode diocésain depuis 2009 jusqu’à ce moment de savoure les ses fruits », disait-il. Ainsi, il rappelait les trois dimensions de la circonstance: l’anniversaire de 60 ans d’existence de l’Archidiocèse de Gitega, la proclamation solennelle des actes du synode diocésain et, enfin l’ouverture de l’année pastorale 2019-2020. Parlant du Synode, il a soulignait que « même si les lois sont parfois dures, les commandements de Dieu et de l’Eglise ne peuvent pas être un lourd fardeau pour ceux qui doivent les mettre en pratique ». D’où il a invité toute la communauté chrétienne à accueillir avec joie et amour les déclarations, les actes et les enseignements issus de ce synode diocésain.
Le pardon et la Réconciliation au cœur du synode diocésain de Gitega
Pour l’Evêque Simon, les actes du synode plongent leurs racines dans la Sainte Ecriture et dans les autres textes du Magistère. Ils nous conduiront au Christ car lorsque les membres ont siégé, le Christ était au milieu d’eux. Ecoutons donc, le Christ qui nous parle et nous enseigne à travers les résultats de ce synode. Son importance est incomparable car il rassemble les fidèles du Christ. De plus il n’y a pas de famille qui n’aurait pas de règles et lois qui règlementent l’agir des gens. Dans les résultats de ce synode, nous y voyons l’expression des fidèles unis dans la foi, l’espérance et la charité pour édifier l’Eglise-famille de Gitega par un témoignage quotidien. Et, qui est le témoin ? C’est tout un chacun selon son statut social. Pour ce, nous ne devons pas aller très loin pour être témoin du Christ. Il faut l’être en famille, dans les Communautés ecclésiales de base, en paroisse, au service, n’importe où chaque chrétien doit démontrer ses performances qui montrent que c’est un vrai témoin du Christ, chemin de vie et de vérité qui illumine tout homme, la vie dans laquelle nous puisons notre existence … Ce synode s’est basé, depuis le commencement, sur le pardon et la réconciliation. En effet, le Burundi a une soif inexprimable de l’unité, de la paix et la tranquillité des consciences de ses fils. Cependant, si nous ne voulons pas calotter cette situation, c’est fort visible que nous devons faire tout notre possible pour apaiser les esprits et tranquilliser les consciences. On ne peut pas nier les maux qui ont endeuillé le Burundi : les tueries et les exclusions de tout genre,; même l’environnement en a souffert. Le pays a été détruit et plongé dans un océan de sang. Le remède n’est autre que le pardon et la réconciliation.
Signalons que dans l’Eglise catholique de Gitega, chaque année on se choisit une devise qui oriente la Pastorale dans toutes ses diverses formes. Celle de cette année est formulée comme suit : « Mukanyamuneza ka Yubile y’imyaka 60 Diyoseze yacu imaze, dukenguruke Mutima Mweranda, Ngabirano ya Data na Mwana, we adukomezamwo ukurekuriranira n’ugusubiza hamwe n’ukuranga hose ivyiza vy’ikigongwe ». (Dans la joie de l’anniversaire de 60 ans d’existence de notre diocèse, rendons hommage à l’Esprit Saint, don du Père et du Fils qui renforce en nous le pardon et la réconciliation et le témoignage des fruits du pardon). ®A. Théophile NDAYISHIMIYE